François Dubet
François Dubet est sociologue à l’université de Bordeaux II et directeur d’études à l’Ecole des Hautes Etudes en Sciences Sociales. Il a publié de nombreux ouvrages sur la question scolaire, dont Les Lycéens (Le Seuil, 1991), L’Hypocrisie scolaire (en collaboration avec Marie Duru-Bellat, Le Seuil, 2000) et Le Déclin de l’institution (Le Seuil, 2002).
Photo : ©E. Marchadour / Editions du Seuil.
Articles de cet auteur
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Le ghetto scolaire
janvier 2024Depuis vingt ans, les enquêtes internationales se succèdent : notre système éducatif est de ceux où les parcours scolaires sont le plus fortement déterminés par le milieu social.
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Le temps des passions tristes
mars 2019Nous vivons un temps de passions tristes. Ce moment s’explique par le creusement des inégalités, mais surtout par la transformation de leur nature.
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Ce qui nous unit
octobre 2016Les discriminations reposent sur une double injustice. D’une part, elles portent atteinte au principe d’égalité des individus. D’autre part, elles dénient la valeur des identités.
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La Préférence pour l’inégalité
septembre 2014Depuis les années 1980, les inégalités se creusent partout en Amérique du Nord et en Europe. Au même moment, on observe un reflux des États-providence. Même si chacun le déplore, nous désirons de moins en moins l’égalité concrète. Mais ce ne sont pas seulement les crises et les inégalités qui affectent les liens de solidarité, c’est aussi la faiblesse de ces liens qui explique que les inégalités se creusent. Pour beaucoup, il serait temps de se débarrasser du politiquement correct qui empêcherait d’appeler les choses par leur nom : les « races », les « racailles », les « assistés », etc. En dépit de leurs principes affichés, les sociétés « choisissent » l’inégalité.
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Les places et les chances
janvier 2010Il y a deux manières de concevoir la justice sociale. La première, l’égalité des places, vise à réduire les inégalités entre les différentes positions sociales. La seconde, l’égalité des chances, cherche à permettre aux individus d’atteindre les meilleures positions au terme d’une compétition équitable. Contre l’air du temps, François Dubet plaide en faveur du modèle des places : celui-ci combat résolument les inégalités et accroît la cohésion de la société.
Entretien vidéo avec François Dubet. -
La Nouvelle critique sociale
mai 2006La société française a profondément changé depuis la fin des Trente Glorieuses, mais tout se passe comme si elle ne le savait pas encore. Elle en distingue sourdement les symptômes et en éprouve les manifestations les plus douloureuses (chômage, exclusion, insécurité sociale, ségrégation territoriale, sentiment de déclassement...) Mais elle peine à se représenter clairement les causes et les ressorts de ce bouleversements. Et, faute de se comprendre elle-même, elle manque des ressources nécessaires pour retrouver le goût de l’avenir et se gouverner collectivement de manière efficace. D’où l’urgence de fonder une « nouvelle critique sociale » pour donner à voir les antagonismes qui la structurent et lui rendre la force et la capacité d’évoluer.
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L’école des chances
juillet 2004Qu’est-ce qu’une école juste ? C’est une école qui distingue le mérite de chacun indépendamment de sa naissance ou de son origine sociale. Telle est la réponse la plus courante et peut-être la plus forte. Reste qu’en pratique, la compétition du mérite n’empêche pas les inégalités sociales d’hypothéquer les destins individuels et ne préserve nullement les perdants d’une humiliation d’autant plus cruelle qu’on les a persuadés de leur médiocrité. Or, en démocratie, la justice se mesure d’abord au sort réservé aux plus faibles. Cet essai se place résolument du point de vue des vaincus du système. « L’école des chances » exige un redéploiement de notre conception de l’égalité. Comment mieux traiter ceux qui ont moins ? Comment fonder une culture commune ? Comment conjurer le verrouillage des destins sociaux par le diplôme ? Comment respecter la personne quand on sanctionne l’élève ? Autant d’interrogations qui appellent un peu de courage et d’audace : l’avenir de l’école ne se tient pas dans son passé.